Comment a-t-on pu laisser notre belle Venus en Polynésie pour acheter un bateau cycloné sans le voir aux Caraïbes…
Découvrez toute l’histoire!




Le 1er septembre 2017, notre petit Raphaël est né à Tahiti, Polynésie Française. À ses trois jours, il était déjà à bord de notre bateau Venus, Baltic 51. Les navigations se sont ensuite succédées dans ses premières semaines de vie.
On était au chaud les pieds dans le sable avec tout le temps du monde pour apprécier ces premiers moments en famille.
Christophe ne pouvait cependant pas s’empêcher de penser…
Pourquoi pas un plus grand bateau?
Raphaël avait encore son cordon ombilical que Christophe m’assurait qu’il nous faudrait un plus grand bateau… Son argument irréfutable était que Raphaël prenait beaucoup trop de place du haut de ses 53 cm… J’ai innocemment accepté qu’il regarde les voiliers à vendre en pensant qu’aucun ne rencontrerait nos critères et surtout notre budget. J’avais sous estimé l’efficacité et la détermination de mon Christophe… Connaissant probablement les bateaux de Yacht World par coeur, cela lui prit peu de temps pour commencer à me convaincre que ce beau et grand Garcia 68 nommé LifeSong serait notre maison idéale.
Ses arguments de vente: vingt et un mètres, en aluminium, construction française, de 1997, quatre grandes cabines et quatre salles de bain, un grand pic avant (pour pouvoir mettre des kayaks), une cabine isolée avec double portes pour Raphaël, deux cockpits (dont un avec une table), des nombreux hublots (plus de trente!), l’espace pour installer une laveuse, une immense cuisine avec grand frigo, congélateur, machine à café et même un lave-vaisselle et l’élégante beauté des lignes de LifeSong.
Après Irma…
Allez pourquoi pas! Le problème restait toujours le prix et en y réfléchissant; l’emplacement. Selon le site de vente, le bateau serait à Saint-Martin; où Irma avait fait des ravages il y a une semaine… Avoir une réponse d’un agent après cette catastrophe naturelle était un sacré défi.
Heureusement, avec l’aide d’un broker de Papeete, nous avons découvert que le bateau était bel et bien à Saint-Martin lors de l’ouragan… LifeSong ne faisait pas partie des milliers de bateaux ayant coulés. Il avait bravement survécu à cogner pendant des heures sur un quai de béton. Un catamaran ayant démâté dessus, LifeSong avait également perdu son mât causant de gros dégâts sur le pont.
Vu la quantité d’épaves à Saint-Martin, le processus fût long pour avoir des photos précises des dégâts. Christophe commença à détailler les futurs travaux, à communiquer avec des fabricants de mât pour connaître les prix, à faire un budget et un échéancier. Sous les cocotiers de Polynésie, il commençait son obsession de LifeSong jusqu’à en créer une chanson pour notre jeune mousse!
C’est au début janvier que l’on reçu LE courriel décisif. Nous pouvions rachetez le bateau à l’assurance via l’ancienne propriétaire, mais il fallait faire vite! On s’est lancés! Sans voir le bateau et sans totalement savoir dans quoi on s’embarquait, on quitta dans la hâte, l’excitation et la nostalgie la magnifique Polynésie et notre belle Venus.





Un nouveau départ
Après notre retour à Montréal pour signer les papiers de vente, Christophe alla au plus vite rencontrer notre nouvelle acquisition. Moi, je restais avec Raphaël dans l’hiver québécois.
Cinq mois après Irma, Saint-Martin était encore dans le chaos. Plusieurs chantiers de réparations avaient commencées, mais de nombreuses maisons n’avait toujours pas de toit. Les voitures étaient toutes cabossées; les vitres brisées. L’aéroport, détruit, était remplacé par des tentes. Des centaines de bateaux coulés créaient un champ de mines à travers le lagon. Les émotions et le questionnement, emplissaient la tête de Christophe avant même de découvrir LifeSong.
La marina qui devait auparavant être la plus luxueuse de l’île était maintenant entourée d’épaves dont un yatch de milliardaire de 50 mètres en plein milieu des quais. Comment LifeSong avait-il pu survivre à ce désastre?
Rencontre avec LifeSong
Dès son arrivée, Christophe fit méthodiquement le tour du propriétaire vérifiant l’état des fonds, du moteur, du groupe électrogène et de la structure complète, espérant avoir bien planifié ses réparations. Il prenait maintenant conscience de l’aventure dans lequel il nous embarquait… De l’ampleur de l’énergie à déployer dans les prochains mois.
Nous avons évidemment eu quelques mauvaises surprises. Suite à l’ouragan, les rats avaient gagné tous les recoins de l’île à la recherche de nourriture. Ils ne restèrent pas longtemps dans notre voilier, mais juste assez pour abîmer des boiseries et nous laisser des crottes un peu partout…
Le chaos post-Irma entraîna également énormément de vols à travers Saint-Martin, le bateau fût donc dépouillé de tout l’électronique, du moteur hors bord, de l’annexe et de l’équipement de plongée, bref de plusieurs éléments qui faisaient grimper la facture.
Autrement, l’intérieur du bateau était magnifique, spacieux et mieux encore que nous l’avions imaginé. L’extérieur était lui épouvantablement triste à voir… On se consolait en voyant qu’aucun winchs (extrêmement coûteux sur un voilier de cette taille) n’avaient souffert et que le pont en teck malgré quelques réparations à faire était magnifique.
Une quantité inimaginable de travail nous attendait, mais nous étions confiant que LifeSong ferait le plus beau des bateaux charter pour les régions polaires.




Et maintenant…
Par où commencer un chantier d’une telle grandeur? Déjà, il fallait sortir le bateau de l’eau. Suite à la catastrophe, les chantiers de Saint-Martin avaient tous triplé ou quadruplé leurs tarifs en sachant très bien que ce ne seraient pas les clients qui manquent. Les ouvriers allaient certainement en faire de même et l’approvisionnement en matériaux restaient encore difficile même plusieurs mois après Irma. Pour ajouter à cela, nous allions bientôt retomber en saison cyclonique… À l’idée de peut-être voir notre travail terrassé par une nouvelle tempête, on pris donc la folle décision de partir vers Trinidad.
Une traversée périlleuse
Une navigation de 600 miles nautiques à travers les Caraïbes avec un bateau sans mât et un bébé de sept mois! Un plan ambitieux, mais réaliste après une révision complète du moteur et l’achat d’équipement essentiel.
Nous avons donc quitté le triste lagon de Saint-Martin sous la chaude pluie du mois d’avril. Plus on s’éloignait de la côte, plus le stress de l’équipage augmentait à la vue de la houle grandissante. Nous étions finalement qu’une coquille de noix en plein océan! Seul Raphaël restait d’un calme et d’un enthousiasme surréaliste face à la situation.
On pourrait qualifier notre première navigation vers Saint-Kitts et Nevis de «Rock and Roll». La forte houle et les orages nous secouaient de tous les côtés. Je vous laisse imaginer les mouvements saccadés d’un voilier sans mât avec un fort tirant d’eau dans des vagues désordonnées. Assez désagréable. Après deux heures en mer, j’étais prête à prendre l’avion avec mon pauvre petit coco à n’importe quel prix. Heureusement, le vent s’est calmé et nos corps de sont tranquillement habitués à ces embardées chaotiques.
Cela nous prit un bon trois semaines pour rejoindre Trinidad en s’arrêtant dès que la température s’annonçait trop costaude. Presqu’à chaque mouillage, des marins arrivaient en annexe pour nous proposer de l’aide pensant que nous venions de démâter. Leurs surprises semblaient toujours plus grandes une fois qu’on leur annonçait que nous faisions cette navigation volontairement avec le bateau dans cet état et avec notre bébé.
Quelques petits problèmes techniques…
Comme nous étions toujours au moteur et que les casiers sont souvent reliées à des bouteilles de plastique transparentes qui disparaissent dans les vagues… Nous avons certainement atteint un nouveau record de lignes de casiers prient dans l’hélice. À six reprises, nous avons du plonger pour retirer les débris de bouts et ce, souvent dans des conditions difficiles.
Un autre problème récurent que nous avons eu était dû à l’énorme quantité de sargasses (algues) dans les Caraïbes qui crée d’immenses îlots flottants souvent impossible à contourner. Nous avons donc eu mainte fois le moteur privé de son arrivé d’eau de mer. Au moindre changement de régime, Christophe devait bondir dans la calle moteur pour vider le filtre à eau de toutes ces algues.
Mais malgré tout, nous sommes arrivés glorieux dans la Baie de Chaguaramas prêt à affronter le chantier sans fin qui nous attendait.









Le chantier
À peine trois jours après notre arrivée, nous sortions le bateau de l’eau au chantier de Power Boats. Cela nous permis de découvrir rapidement les dessous de LifeSong qui heureusement ne présageait pas de catastrophe. Les dégâts s’étaient bel et bien limités au dessus de la ligne de flottaison.
À cause de son tirant d’eau de 3,05 mètres, LifeSong était à la limite de frôler le sol même dans l’énorme travel-lift. Le chantier décida donc de nous creuser un trou pour la quille à l’aide d’un tractopelle pour pouvoir rabaisser au maximum le bateau.
Une fois posé sur les bers, nous commencions à dépouiller LifeSong de tout ce qui ne serait pas nécessaire pendant les travaux. On a commencé par remplir un premier locker, puis un deuxième, pour que finalement le chantier nous fournisse une pièce complète pour compléter le stockage sans fin.
Le plus dur de ce début de chantier, était de devoir démonter les deux cabines avant et une bonne partie du carré pour avoir un accès direct à la coque. L’intérieur, si beau et parfait, était maintenant en pièces détachées dans nos nombreux entrepôts.
Les travaux de soudure
Les soudeurs devaient attaquer les réparations le plus vite possible car cette étape seraient certainement la plus laborieuse. On pensait pouvoir décabosser l’aluminium en majeure partie, mais selon les ouvriers, il était plus facile de tout découper pour ensuite ressouder de nouvelles plaques. On a donc suivi l’avis des experts et en peu de temps on s’est retrouvé avec dix mètres de coque en moins! Étape très impressionnante pour nous, pour les soudeurs et surtout pour tous les navigateurs qui longeait la clôture du chantier.
Une fois les nouvelles plaques d’aluminium soudées, notre délicat bateau s’était transformé en Frankenstein. Malgré cette allure monstrueuse, on était heureux de se dire que le plus gros était accompli. Nous avions malheureusement sous-estimé les travaux de peinture… Pour redonner des formes parfaites à la coque, nous avons dû enduire de pâte la majeure partie du bateau pour ensuite tout poncer. Ce ponçage extrêmement physique s’effectue manuellement avec une cale d’environ un mètre. Un travail presque inhumain qu’on a dû faire en boucle pendant plus de huit semaines. Les épaules de Christophe doublèrent de volume vue le nombre d’heures passées en équilibre sur les échafauds à voir la pâte rouge se réduire en poussière encore et encore.
En alternance avec les travaux de peinture, la soudure terminée, on pouvait maintenant «reconstruire» l’intérieur du bateau! Enfin, on avait l’impression d’avancer au lieu de reculer. Il fallait d’abord ré-isoler chaque bout d’aluminium pour éviter la condensation dans les eaux plus froides. Puis, replacer les murs et les meubles en érable. Les formes de la coque dans la cabine avant ayant légèrement bougées avec les nouvelles plaques, l’ajustement des meubles fût à refaire pour arriver au millimètres près. Un travail de précision réalisé avec la patience de Christophe autrefois rénovateur de meubles anciens.




Un nouveau mât
Pour compléter nos journées déjà bien remplies, nous devions en simultané préparer le reste du chantier. Le mât, commandé dès l’achat du bateau, était en construction en France. Fabriqué par la compagnie Maréchal en Vendée, il serait presque à l’identique de celui construit il y a 20 ans excepté qu’il serait en trois morceaux pour pouvoir voyager jusqu’à Trinidad par conteneur.
Et tant qu’à avoir un immense conteneur qui arriverait de France en milieu de chantier, pourquoi ne pas le remplir au maximum de tous les matériaux nécessaires et difficiles à trouver en Amérique du Sud? On l’a remplit sans trop de difficulté : annexe, bouts, outils, literie, isolation, tuyaux, kayaks, etc.
Faire venir un conteneur est plutôt simple sur papier, mais en réalité tout est mit en oeuvre pour que l’importateur paye le plus gros montant. Ayant sa marchandise en «otage», on se rends vite compte qu’on a le plus petit bout du bâton. Malgré plusieurs frustrations, il fût possible d’importer l’ensemble de notre matériel sans payer de douanes ou de taxes. Ceci n’est pas possible partout, mais Trinidad fait partie des endroits où les plaisanciers peuvent importer sans trop de problème.
Le conteneur arrivé, la suite des travaux un peu plus techniques ont commencés.
Les travaux de mât évidemment: manchonnage des trois sections, installation des bouts, câbles électriques, barres de flèches et gréement. Puis, la stressante opération de remâtage avec une grue gigantesque. De voir une bonne partie de notre budget se cambrer et flotter dans les airs au bout d’une corde était un moment particulièrement fort en émotions!
Travaux multiples
Je me suis également attaquée aux travaux de couture pour réaliser nos deux capotes, un taud de grand voile, des pochettes à outils et des housses multiples. Ayant apprise à coudre il y a moins de deux ans et principalement des articles de bébé, le défi semblait de taille. Mais finalement, si l’on a du bon matériel et que l’on suit bien les étapes de fabrication, faire une capote n’est finalement pas si complexe. Il suffit de croire en ses capacités, d’y aller tranquillement et de faire preuve de créativité.
De nombreux autres travaux ont occupés nos soirées et même nos nuits jusqu’au tout dernier jour. Nous étions littéralement dans une course contre la montre. Heureusement, plusieurs personnes sont venues nous aider pour une heure, une journée ou plusieurs semaines apportant leur savoir-faire et leur énergie. Une arme indispensable pour gagner cette course effrénée.




Et notre bébé dans tout ça?
De ses 7 à 16 mois, Raphaël était présent à presque toutes les étapes du chantier. Ne connaissant pas vraiment d’autre vie, pour lui, c’était sa routine de s’endormir avec les bruits de perceuse, de partir constamment en vélo chercher du matériel dans différents magasins et de jouer entre les outils de papa sans rien toucher. Il a même appris à marcher sur le chantier ayant comme motivation d’atteindre les échelles des bateaux (qu’il réussissait à grimper bien avant de savoir marcher).
Mes journées de travail étaient donc rythmés par les siestes de Raphaël qui me permettaient de mettre la main à la pâte sans distractions.
Évidemment, cet environnement n’est pas l’idéal pour un bébé, mais Raphaël a fait preuve de beaucoup de patience et d’écoute tout au long de l’aventure. Et il nous a surtout apporté du bonheur et de la bonne humeur dans les jours plus gris.
Je suis certaine qu’en y repensant dans quelques années, on se qualifiera nous-même de fous d’avoir traversé ce chantier avec lui, mais finalement, lorsqu’on est dedans on le fait en regardant droit devant sans se poser de questions et ça avance tout seul.
Le grand jour
Durant presque tout le chantier, LifeSong était emprisonné sous une grande bâche recouvrant entièrement le pont jusqu’à la ligne de flottaison. Nous avons donc pu travailler beau temps, mauvais temps, même pour faire la peinture. Un élément essentiel dans le succès de notre chantier. Cette bâche cependant nous empêchait d’apprécier l’avancement des travaux. On ne voyait pas bien la beauté de la peinture ou l’intégration du portique aux douces lignes de LifeSong.
On s’est donc sentis comme à la veille de Noël lorsque nous avons «déballé» notre gros cadeau juste avant la mise à l’eau. Wow, on avait bien travaillé, le bateau était simplement magnifique.
Le grand jour était arrivé, notre LifeSong était méconnaissable après une telle métamorphose et elle allait enfin retrouver la mer!
Au total, nous serons restés neuf mois hors de l’eau à préparer jusqu’aux moindre détails notre nouvelle maison et outil de travail. La mise à l’eau nous a donc semblé comparable à un accouchement ou en d’autre terme à une «délivrance». Et comme un bébé, la mise au monde n’est que le début de l’aventure…




Premières navigations
On quitta Trinidad une semaine après la mise à l’eau, heureux de tourner la page sur une étape exigeante et qui nous paraissait sans fin.
On est partit avec un bon 20 noeuds de travers, un ris dans la Grand voile et génois légèrement enroulé. LifeSong a rapidement atteint les 9 noeuds de vitesse de croisière. Il n’y avait pas eu erreur sur la marchandise, le bateau marchait bien et restait confortable et silencieux même dans la forte houle. Un vrai bonheur de retrouver la mer dans ses conditions.
Et Crack…
Puis après cinq heures de navigation, on a entendu un grand «Crack!» On ne voulait surtout pas y croire, mais de toute évidence, notre grand voile était déchirée sur un bon mètre et ça continuait de s’agrandir. On avait pourtant fait vérifier toutes les voiles et on nous avait assuré qu’elle tiendrait encore un ou deux ans… Le prix d’une Grand Voile sur un tel bateau comporte beaucoup trop de zéros. Surtout en fin de chantier alors qu’on croyait être arrivé à bout des dépenses de toutes sortes… Mais bon, pas le choix, un voilier se doit d’avoir de bonnes voiles, on commanda donc lors de notre courte escale à Grenade une voile en urgence qui devait être livrée dans trois semaines à Saint-Martin.
On fit donc notre première croisière de Martinique à Saint-Martin qu’avec le génois. Heureusement, avec les alizés constant, le bateau marchait à merveille à 8 noeuds de moyenne. À Saint-Martin, notre grand voile arriva comme prévu et nous pûmes reprendre la route direction les Bermudes avec seulement un jour de retard.
Question de prolonger le plaisir, les petits travaux ont continués dans chaque temps morts de croisière et lors de chaque escales jusqu’à notre arrivée aux États-Unis. Rendu à New York, le bateau était finalement entièrement fonctionnel avec le chauffage dans chaque cabine et le double vitrage de nos trente hublots. Nous étions fin prêts pour la remontée vers le Groenland!
La suite de nos navigations, vous les avez peut-être lu dans nos articles précédents…
–L’arrivée de LifeSong au Groenland





Et si c’était à refaire?
Tous les jours je me relancerais dans l’aventure, malgré les moments de doute et les stress financiers. Ce changement en valait totalement la peine.
Par contre, jamais je n’entreprendrais un tel défi seule. Il faut savoir bien s’entourer et partager les épreuves en équipe. Sans aucun doute, la persévérance, la détermination, l’acharnement et le savoir-faire de Christophe ont été la clé de ce succès.
Vous avez un brin de folie et beaucoup d’énergie (et de temps)… Lancez-vous!